Quel modèle économique pour l’Europe des Paiements ?

La mise en place des moyens de paiement conformes au SEPA se poursuit lente-ment même si elle est accompagnée de peu d’enthousiasme : si le 28 janvier 2008, plus de 5.000 établissements bancaires démar-raient le même jour le virement européen, les volumes ne sont pas au rendez-vous et la date anniversaire de cette prouesse technique est passée à peu près inaperçue,Après un bras de fer entre les banques fran-çaises et la Commission européenne sur l’in-terchange du prélèvement européen (direct debit), il semble que les dès sont jetés sur ce terrain. Ce moyen de paiement inédit provoque encore de nombreuses controverses qui re-tardent la finalisation de sa mise en œu-vre. Un nouveau coup de théâtre ris-que de secouer encore le landernau des paiements en Europe : la décision en mars dernier de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne d’interdire à partir du 1er novembre 2012, les fameuses commissions sur les prélèvements. Décision qui, si elle est saluée par l’AFTE, est vivement contestée par les banques françaises. Au-delà du SDD, des questions se posent encore sur un modèle de carte euro-péenne réclamée par l’Europe, projet plus qu’embryonnaire aujourd’hui et qui ne devrait pas voir le jour avant quelques années. En novembre prochain, soit dans six mois, la Directive Services de Paiement (DSP) sera transposée dans les législations des pays de l’Union Européenne, action fon-damentale puisqu’elle constitue le socle juridique de l’Europe des paiements. Elle est aussi la condition sine qua non, au démarrage, dans les pays de l’Union, du prélèvement européen dont le lancement est aussi prévu en novembre prochain. On assiste à une floraison de création de nouveaux entrants, de sociétés de paie-ment (monnaie électronique, services de paiement). Pourtant, le SEPA est la pièce maîtresse de la construction de l’Europe financière, et même s’il souffre retards et incertitudes, sa mise en œuvre est inéluctable…

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